Une histoire…. ud riorim

Catégories : Moments déco
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6 000 ans de mauvaises blagues au réveil

Sans doute les hommes et les femmes préhistoriques rêvaient-ils d’admirer leur reflet, pour ajuster leur os dans le nez ou se mettre un coup de silex-liner. Mais ils n’avaient aucun moyen technique d’y parvenir. Pour se faire une idée de leur trogne, ils devaient s’en remettre au regard effrayé de leurs congénères. C’est beaucoup plus tard qu’apparut une invention qui allait révolutionner l’art de s’aimer et de se détester : le miroir.

Les premiers miroirs connus de l’histoire de l’humanité datent d’environ 6 000 ans avant notre ère. Il s’agit de fragments d’obsidienne, une roche volcanique proche du verre, polis et déformés pour refléter la lumière. Très concrètement, si vous vous regardez dedans, vous ne verrez qu’une grosse tâche. C’est vous !

Aux alentours de 4 000 avant J.-C., grosse révolution technologique. Le métal poli, cuivre ou bronze, vient remplacer la roche. L’avantage, c’est qu’il donne bon teint. L’inconvénient, c’est qu’il s’oxyde très rapidement. Le premier jour après polissage, vous avez l’air de rentrer de vacances. Le cinquième, vous voilà couvert(e) de boutons. Le dixième, vous êtes un extraterrestre de la planète Zorg ! Il fallait trouver mieux.

Aux premiers siècles de notre ère apparaissent les premiers miroirs en verre, qui ne sont encore que de minuscules cercles de quelques centimètres de diamètre. Pratiques à ranger dans le tiroir à fibules, mais pas pour estimer le drapé de sa nouvelle toge. Pour être déçu(e) de se trouver gros(se) de pied en cap, il allait encore falloir patienter.

A la Renaissance, progrès décisif. Les fabricants mettent au point une méthode pour couvrir le verre d’un amalgame d’étain et de mercure. On se rapproche de ce que nous connaissons ! Le miroir devient un accessoire de grand luxe, synonyme de mort prématurée pour les influenceuses mutines de l’époque : mercure et doigt dans la bouche ne font pas bon ménage. A Venise, les verriers en fabriquent de très grandes plaques qui prennent le nom de « glaces ». A Versailles, Louis XIV en fait poser 357 dans la fameuse galerie des glaces, qui restera le symbole de son rayonnement sur le monde. « Venez à la maison, on va se mater ! »

Au XIXème siècle, l’agronome et chimiste allemand Justus von Liebig (son nom vous dit quelque chose), spécialiste du bouillon de viande (mais oui !), a la riche idée de remplacer l’amalgame étain-mercure par une fine couche d’argent. C’est moins compliqué, plus efficace, et surtout beaucoup moins toxique. Le miroir fait son apparition dans les foyers bourgeois.

A compter du début du XXème siècle, on commence à en trouver partout, dans les commerces, les cafés, chez le coiffeur, que vous pouvez désormais regarder en train de vous louper en direct. Les modèles en pied, appelés « psychés » car, dit-on, ils reflètent d’abord l’âme, font leur entrée dans les chambres à coucher puis dans les salles de bain. Les prémices d’une ère où soigner son apparence allait devenir une obsession pour chacun (disons, chacune) (« on ne peut pas dire ça en 2024 ! ») (oh, ça va, on parle du début du XXème !). Cent ans plus tard, c’est dans un téléphone qu’on se regarde avec un max d’auto-selfisfaction. Mais nous, chez Maison du Coin de la Rue, on préfère les modèles à l’ancienne. On en a une tonne de modèles pour toutes les humeurs : des miroirs pour se trouver canon, des miroirs pour se trouver nettement mieux que ça, et des miroirs pour se dire que ce qui compte, c’est la beauté intérieure. Cerclés de métal ou de bois, sagement géométriques ou résolument foufous, du plus petit au plus grand. Venez les essayer avec un bout de salade entre les dents. On va se mirer !

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